L’impact de la concentration sur notre performance
Depuis notre plus tendre enfance, nous sommes assujettis au dictat de la « concentration ».
Sans aller jusqu’à l’étude des troubles de déficit de l’attention, une affection chronique qui touche 3 fois plus de garçons que de filles et qui entraîne l’hyperactivité, l’inattention et l’impulsivité, cette exigence, véhiculée tant par le système scolaire que par le monde du travail, est souvent associée à l’efficacité et à l’excellence.
Dans le milieu professionnel, cela peut se traduire par un cadre ayant « mauvaise conscience » en discutant dans un couloir de ses activités extra professionnelles. Ou qui n’a jamais qualifié de « dilettante » l’attitude d’un collègue regardant par la fenêtre pendant un long moment ?
De nombreuses études nous ont poussés à identifier les choses qui « mettent à mal » notre capacité de concentration afin d’accroître notre performance. Ainsi, nous demandons à notre cerveau d’être au maximum de ses capacités sur une durée particulièrement longue.
En réalité, la concentration se définit comme la capacité à maintenir son attention sur une activité pour la mener à son terme. C’est la capacité de réaliser quelque chose sans se laisser distraire. Cependant, cette constante sollicitation de notre cerveau peut conduire à l’épuisement professionnel, la perte de performance, et une baisse de la créativité.
L’oscillation entre concentration et dissipation : une alternative efficace
Il apparaît que notre cerveau fonctionne de manière optimale lorsqu’il alterne entre des phases de concentration et de relaxation. Lorsque vous arrêtez de vous concentrer, un circuit cérébral spécifique appelé DMN (Default Mode Network) s’active. Ce circuit consomme 20% de notre énergie corporelle, contre 5% pour un effort concentré.
Si le DMN a besoin d’autant d’énergie, c’est qu’il fait tout sauf se reposer ! Le DMN stimule la réactivation de nos souvenirs et fait des allers-retours entre le passé et le futur. Il agrège ces différentes idées, favorisant ainsi la prise de meilleures décisions et une plus grande créativité. Il nous aide à garder notre sang froid, à mieux écouter les autres. Mais comment activer dans la journée ce circuit ?
La stimulation de la créativité par les émotions et le « Positive constructive daydreaming »
Les émotions jouent un rôle crucial dans la stimulation de la créativité. Des émotions positives comme la joie peuvent favoriser la créativité, en stimulant la recherche d’idées et en élargissant les associations sémantiques. En revanche, les émotions négatives, telles que la tristesse, l’anxiété et le stress, semblent être néfastes pour la créativité. Une des méthodes suggérées par les chercheurs pour favoriser les émotions positives est la « Positive constructive daydreaming » (PCD).
A l’inverse d’une pensée qui ressasse de manière coupable des inquiétudes, ce temps doit s’orienter vers des activités qui permettent une pensée positive et joyeuse. Un des facteurs majeurs de la créativité est l’émotion. Le rôle des émotions n’est pas encore bien compris. Des émotions comme la joie semblent favoriser la créativité.
L’émotion positive pourrait stimuler la recherche d’idées, mais permettrait aussi d’élargir les associations sémantiques ; d’être moins focalisé dans ses pensées et d’élargir le champ des associations possibles.
Le rôle des émotions négatives, comme la tristesse, est moins univoque. L’anxiété et le stress semblent être néfastes pour la créativité. Ainsi paradoxalement pour renforcer votre capacité de concentration : cessez de la sur-solliciter !
Cependant, il faut rappeler que la créativité ne se résume pas uniquement à la prolifération des idées. Il est tout aussi important de sélectionner les idées les plus prometteuses, de les évaluer en fonction de celles déjà proposées par d’autres, et de savoir les développer avec constance et méthode. Rappelons-nous la définition du génie selon Thomas Edison : « Un pour cent d’inspiration et 99 pour cent de transpiration ».